Lughnasadh, origines et célébrations
Lughnasadh est une fête païenne d’origine celtique. Elle fait partie des 4 sabbats majeurs de la roue de l’année (qui en comporte 8 au total). Il s’agit de la première fête des récoltes.
Lughnasadh (parfois orthographiée « Lugnasad ») se prononce « Lou-na-ssa » et signifie « rassemblement de Lugh ». Lugh est le dieu celtique de la lumière, du savoir, du pouvoir, et du droit, inventeur de tous les arts.
On célèbre cette fête durant la nuit du 31 juillet au 1er août, ou durant la pleine lune d’août selon les traditions, la date n’est pas « strictement fixée » puisqu’elle correspond à l’origine aux premières moissons.
Lughnasadh marque l’entrée dans la saison des récoltes, on célèbre avec gratitude la générosité de la nature pour ses dons présents et à venir.
Les origines de Lughnasadh
L’actuelle Lughnasadh tire ses origines de la fête Lughnasadh célébrée en Irlande, Ecosse et au Pays de Galles, et de la fête d’origine saxone Lammas célébrée en Angleterre. Au fil du temps, les deux traditions se sont mêlées au point qu’il soit difficile de faire la distinction.
Selon la légende, le dieu Lugh aurait institué la fête de Lughnasadh pour honorer sa mère adoptive, la déesse Tailtiu, morte d’épuisement après avoir transformé les forêts irlandaises en plaines cultivables.
Les pratiques différaient d’une tradition à l’autre, mais le thème central était toujours le même : fêter les premières récoltes, célébrer et remercier la nature. Pour cela, des foires étaient organisées, on dansait, on se retrouvait en communauté autour de grands repas, on cuisinait avec ce que la nature nous avait offert, on faisait offrande d’une partie des récoltes pour remercier la nature de ses dons présents et à venir. On organisait des jeux sportifs en l’honneur du dieu Lugh, à qui l’on attribue également de grandes capacités physiques.
Lughnasadh avait également une forte symbolique ésotérique : c’était l’occasion de pratiquer des rituels et de la magie de protection, ainsi que des rituels pour favoriser l’abondance.
En Angleterre, pour la fête Lammas, on faisait du pain avec la nouvelle récolte, et on le faisait bénir à l’Eglise lors de l’hlaf-mass (« messe du pain »).
Que célèbre-t-on ?
Héritière de toutes ces traditions mêlées, Lughnasadh est aujourd’hui encore, la première fête des récoltes, au sens propre comme au sens symbolique. Ce sabbat est donc centré autour de 3 thèmes principaux : la récolte, la gratitude, et la réflexion.
Certes, notre mode de vie moderne nous éloigne peut-être des considérations agricoles de cette fête… Et pourtant, même si c’est dans un supermarché que l’on va se fournir, et non dans les champs, nous restons dépendants de la nature pour nous nourrir. Ainsi, Lughnasadh est l’occasion d’exprimer de la gratitude pour avoir de la nourriture en abondance, de remercier la nature pour ses bienfaits.
Sur un plan plus symbolique, on récolte et exprime de la gratitude pour les premiers résultats des efforts et du travail investi dans nos projets personnels, qui commencent à porter leurs fruits.
Mais Lughnasad, comme tous les sabbats, marque une transition, nous rappelle que l’automne approche, et qu’il faut se préparer pour l’hiver à venir. Nous ne sommes qu’au début de la période des récoltes, à mi-chemin entre l’été et l’automne, et il reste encore des efforts à fournir. C’est donc le moment d’être dans la réflexion, et de faire le bilan des actions à mettre en place pour mener à bien les projets encore en cours.
Comment célébrer Lughnasadh ?
Introspection et réflexion
Lughnasadh célèbre les récoltes, tant agricoles que symboliques, c’est un moment idéal pour un bilan introspectif. Nous pouvons écrire nos réflexions dans un carnet pour en garder une trace, et y revenir plus tard constater les avancées.
Qu’avons-nous construit et accompli ? Où en sont les projets dont nous avons semé les graines plus tôt dans l’année ? Quels évènements et réussites pouvons-nous célébrer ?
Remercions-nous nous-mêmes de nos réussites, remercions l’Univers, remercions toutes les personnes qui nous ont aidé à avancer sur notre chemin.
Partage et convivialité
Un bon moyen de célébrer ce sabbat est de se retrouver en famille, entre amis, ou voisins, autour d’un bon repas. Comment pourrait-on mieux rendre grâce à l’abondance qu’en profitant de ses bienfaits ? Les convives peuvent préparer le festin ensemble (ou en tout cas, y amener chacun leur contribution) avec des aliments de saison. En souvenir de la tradition de Lammas, on peut même confectionner soi-même le pain du repas.
Les fêtes de village et animations estivales sont nombreuses à cette période de l’année, et se rendre à ces rassemblements est une autre façon de se connecter aux autres.
Lughnasadh est une des fêtes du feu, elle est donc idéale pour organiser une rencontre autour d’un feu de camp (attention aux consignes de sécurité liées à la sécheresse, cette période étant souvent propice aux incendies !). Evidemment la musique, les danses, et toutes formes créatives de partage sont plus que bienvenues… Au cours de la soirée, on peut s’adonner à un rituel de libération : écrire sur un bout de papier ce que l’on souhaite laisser derrière soi et le confier au feu afin qu’il nous aide à nous en défaire.
Coopération et dépassement de soi
Comme à l’origine de Lughnasadh, on peut organiser des jeux et tournois sportifs, tout en restant dans un bon esprit, et pour développer la coopération.
Pour les moins sportifs (je vous vois, ne vous cachez pas, ce n’est pas grave !), vous pouvez très bien remplacer cela par des jeux de société, des compétitions intellectuelles, toujours dans une ambiance saine et bienveillante.
Le but est de repousser nos propres limites, d’expérimenter la force de la coopération et du partage.
Honorer la Terre-Mère et ses bienfaits
Pour cela, on peut simplement aller se promener dans la nature, dans un endroit qui nous plaît. Ou encore nous asseoir sur un banc et observer la beauté qui s’offre à nous, écouter le chant des oiseaux, aller câliner un arbre, jardiner, faire une cueillette de fruits, réfléchir à nos pratiques quotidiennes et à leur impact sur la nature, etc.
Les possibilités sont multiples, et il n’y a pas de règle tant que cela nous correspond, l’essentiel étant d’éprouver et d’exprimer de la gratitude, et de se reconnecter à nos racines.
Décorer son lieu de vie
Que ce soit votre autel si vous en avez un, ou votre maison, vous pouvez le décorer en l’honneur de Lughnasadh ! Les couleurs sont celles de la nature à cette saison : l’or du blé, le brun de la Terre, le vert profond des arbres, les tons chauds des fruits et légumes…
Si vous êtes adepte de la lithothérapie, c’est l’occasion de mettre en avant vos pierres dont les couleurs chatoyantes correspondent à ces tons chauds (jaspe rouge, citrine, pierre de soleil, etc.)
Vous pouvez utiliser des décorations confectionnées avec des épis de blé, de la paille tressée, de l’osier.
Pour mettre le soleil à l’honneur, vous pouvez allumer des bougies rappelant sa chaleur bienfaisante.
Le mot de la fin
Comme pour toute pratique spirituelle, il n’y a pas de règles définies à suivre. En l’occurrence, même la date de célébration est assez libre tant qu’elle a lieu entre début et mi-août.
Pour fêter Lughnasadh, il n’est pas nécessaire d’être croyant ou pratiquant du paganisme, du druidisme, du wiccanisme, de la sorcellerie ou de quelque idéologie, religion, ou culte que ce soit.
Il suffit d’en ressentir l’envie sincère, et de souhaiter tisser un lien plus fort avec la nature. Et peut-être cela vous donnera-t-il envie par la suite, de vous plonger un peu plus dans le sujet de la roue de l’année et ses célébrations ?
Vous êtes libres de célébrer comme bon vous semble, selon vos croyances propres, selon ce qui résonne juste en vous, et dans le respect de l’esprit de la fête.
Bon sabbat de Lughnasadh à tous !
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